Né en 1946.

Depuis lʼenfance, chaque jour le dessin accompagne Daniel Densborn. La couleur et lʼhuile sʼinviteront spontanément quand il sʼinstallera à 19 ans dans le Midi. Rapidement, le couteau sera le prolongement naturel de la main pour sculpter la couleur dans lʼéclatement des grandes envolées sur lʼespace de la toile. Même ses natures mortes sʼinscrivent dans cette dynamique où la vie sʼépanouit. De ses paysages, Densborn, en gommant le détail préfère suggérer, nous laisser imaginer et libérer la forme et ses contours au profit de la couleur. Les villages, les arbres, les maisons se balancent sous la houle, sous le roulis de vagues terriennes. Entre calcaire et ivoire, les calanques marquent leur territoire de bleus céleste ou Méditerranée. Dans lʼexaltation de la création, le sujet est fidèlement traduit mais dégagé de la gangue où la réalité photogrphique lʼemprisonnait. Sous le couteau, dans lʼélan du geste, la ligne droite disparaît et la couleur prend directement ses repères.
Les vieux métiers reprennent aussi du service, les anciens fanent les récoltes et lʼon suit des yeux la sacro-sainte partie de boules ou, sous le tissu, la cambrure rubis de danseuses gitanes, la gestuelle aristocratique du torero...
Lʼauthenticité sʼexprime ici au rythme vivifiant du couteau dans le charivari des eaux, de lʼair et de la lumière.
Jean-Louis Avril, "Univers des Arts"